Le festival du film le plus célèbre du monde a-t-il un sérieux problème d’homme ?

(Cela dit, le dernier film de Woody Allen n’a pas été accepté à Cannes cette année, le directeur du festival Thierry Fremaux déclarant que s’il l’avait été, « la polémique prendrait le dessus contre son film, contre les autres films ».)

C’en est trop pour l’actrice française Adèle Haenel, star du tube d’art et d’essai français de 2019 Portrait d’une dame en feu. Rédaction pour le site d’actualités médiatiques Télérama la semaine dernière, Haenel, qui a pris sa retraite de l’industrie cinématographique l’année dernière pour protester contre l’incapacité de l’industrie à donner suite aux exigences du mouvement #MeToo, a été cinglant.

Gérard Depardieu a été accusé de multiples délits sexuels.

La femme de 34 ans, qui a affirmé avoir été abusée par le réalisateur Christophe Ruggia entre 12 et 15 ans, ont accusé l’industrie de « complaisance générale… vis-à-vis des agresseurs sexuels », affirmant que les pouvoirs en place « se donnent la main (pour protéger) les Depardieu, les Polanski (…). les victimes font trop de bruit. Ils préféreraient que nous disparaissions et mourions en silence.

D’après indiewireHaenel a ajouté que Cannes était « prête à tout pour défendre leurs chefs violeurs ».

Cela a provoqué une réponse provocante de Fremaux.

« Les gens utilisent le Festival de Cannes pour parler des problèmes du monde. Je pense que c’est bien », a-t-il déclaré. « Mais vous ne seriez pas ici à vous plaindre de ne pas avoir de billets si vous pensiez que nous étions tous des violeurs. »

Fremaux a ajouté qu’il n’avait aucune inquiétude quant à la sélection Jean du Barry pour le prestigieux créneau de la soirée d’ouverture, malgré le risque de contrecoup.

« Je ne connais pas l’image de Johnny Depp aux États-Unis », a-t-il déclaré. « Pour tout vous dire, dans ma vie, je n’ai qu’une seule règle, c’est la liberté de penser, et la liberté de parole et d’action dans un cadre légal. »

On pourrait attribuer cela à une volonté de séparer l’art de l’artiste, un respect admirable de la présomption d’innocence (aucune accusation criminelle n’a jamais été prouvée contre Allen ou Depardieu, bien que Polanski ait été reconnu coupable aux États-Unis en 1978 d’avoir violé une 13 ans, fuyant le pays avant la condamnation). Ou vous pourriez l’attribuer à une tolérance particulièrement gauloise pour les aléas des interactions humaines.

Il serait cependant prématuré de supposer qu’une projection bien accueillie en France équivaut à un retour à Hollywood pour Depp, même si cela arrive juste après un contrat renouvelé avec Dior pour le parfum Sauvagepour lequel l’acteur devrait gagner 20 millions de dollars sur trois ans.

L’industrie américaine est plutôt un business qu’un spectacle, et jusqu’à ce que les studios sentent qu’ils peuvent lancer Depp sans provoquer de réaction négative, il restera dans le coin des méchants.

Vous pouvez parier, cependant, qu’ils liront les dépêches de France avec des yeux avides et qu’ils intensifieront les recherches sur les consommateurs chez eux, juste au cas où.

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