AUTOBIOGRAPHIE
Espoir : l'autobiographie
Pape François
Pingouin, 36,99 $
Le meilleur pape de ma vie a été Jean-Paul Ier. Il n’a tenu que 33 jours avant de mourir. Cela signifie qu’il n’a commis pratiquement aucune erreur, n’a nommé aucune personne inappropriée et n’a fait aucune déclaration controversée. Il avait un dossier sans tache.
Les autres ont tous fait l’objet de vifs débats et de critiques. C’est en partie ce qui fait de l’autobiographie du pape François une si agréable surprise. Il n’y a pas de révélations profondes. Bon nombre des histoires qu’il raconte ici sont déjà familières, même grâce à ses propres écrits.
Le pape François embrasse une statuette en bois de l'enfant Jésus à la fin d'une messe dans la basilique Saint-Pierre au Vatican le jour du Nouvel An 2025.Crédit: PA
Par exemple, son rôle dans la soi-disant sale guerre en Argentine est une pomme de discorde. Dans , il raconte sa relation avec Esther Ballestrino de Careaga, avec qui il a travaillé dans un laboratoire lorsqu'il était un scientifique en herbe, l'une des milliers de personnes capturées et assassinées. Il avait déjà écrit sur elle dans , publié l'année dernière.
Il réitère également son récit du discours qu'il a prononcé devant les autres cardinaux avant le conclave de 2013 qui l'a vu élu. Ce discours a certainement influencé leur décision. Il y aborde certains des thèmes qui en sont venus à définir sa papauté : le rejet d’une Église autochtone qui n’existe que pour elle-même et un appel à prospérer en marge. Il condamne le « narcissisme théologique ».

Ne vous attendez pas à de grandes révélations de la part de l'autobiographie du Pape.
Ne venez pas à ce livre en vous attendant à un scandale ou même à de nouvelles révélations. Il est curieux de lire les mémoires d'une personne qui se sent mal à l'aise sous les projecteurs, qui n'aime pas les fêtes et qui n'a pas regardé la télévision depuis 1990. Malgré les diatribes souvent folles contre lui de la part de l'aile droite de l'Église, en particulier dans le Aux États-Unis, il n’y a aucune trace de vengeance ou de représailles. C’est en partie ce qui le rend si édifiant.
Face à certaines situations sombres, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église, le pape reste infiniment positif. Il préfère toujours la vulnérabilité à la défensive. Il ne croit pas que les différences doivent nécessairement créer des divisions. Il préfère de loin se souvenir des travailleurs locaux qu’il a rencontrés en cours de route et parle rarement des dirigeants ou des cardinaux du monde. La seule référence à George Pell est une expression de gratitude pour la manière dont Pell a pu mettre de l’ordre dans les finances du Vatican.