Malgré toute l’indignation légitime contre les politiciens pour leur culpabilité dans le scandale de la dette robotisée, il y a eu une grande omission dans le commentaire passionné : l’échec répété de la Commission de la fonction publique australienne à promouvoir et à garantir le devoir des fonctionnaires de fournir des services francs et des conseils intrépides à de tels politiciens.
Illustration : Andrew DysonCrédit:
Le rapport de la commission royale de la commissaire Catherine Holmes a révélé que les conditions qui ont conduit à la dette robotique s’appliquaient à plusieurs agences, pas seulement à Services Australia. Le Département du Procureur général a échoué, tout comme le Médiateur. Et nous pouvons ajouter les soi-disant départements de coordination du Premier ministre et du Cabinet et des Finances, qui ne sont pas intervenus lorsqu’il était évident que la dette robotisée était un programme illégal.
Mais la Commission APS a négligé son objectif même en n’identifiant pas comment la déresponsabilisation de la fonction publique avait sapé sa capacité à dire aux ministres que la dette robotisée était illégale. En effet, vous ne trouverez pas le mot robot-dette dans ses rapports, mais on vous dira, dans chaque rapport, que la fonction publique du Commonwealth se caractérise par une grande intégrité.
De même, vous ne trouverez pas dans ses rapports une étude sur les «rorts sportifs», le terme décrivant la décision des fonctionnaires en 2020 de ne pas dire à la ministre des Sports de l’époque, Bridget McKenzie, qu’elle n’avait aucun pouvoir légal d’accorder des subventions de le programme d’infrastructure sportive communautaire, et encore moins accorder des subventions sur une base biaisée, comme l’a constaté le vérificateur général du Commonwealth.
Et la Commission APS n’a pas mentionné l’examen Moss de 2018, qui a révélé que le ministère de l’Agriculture avait frauduleusement modifié les évaluations vétérinaires pour éviter sa responsabilité légale de signaler les abus dans l’exportation de moutons vivants. Le ministre alors nouvellement nommé, David Littleproud, a été « profondément troublé » par la vision télévisée de la souffrance animale.
Ces abus ont été illégalement ignorés lorsque Barnaby Joyce était ministre de l’Agriculture. Il avait aboli la branche du bien-être animal du ministère. Les fonctionnaires auraient bien pu supposer que Joyce ne voulait pas de rapports défavorables sur les exportations de moutons vivants.
Les actions du Département de l’agriculture ont sans aucun doute été influencées par le limogeage par Joyce en 2015 de son secrétaire, Paul Grimes. Joyce voulait montrer qu’il était le patron. Il a déclaré à un forum communautaire en 2019, dans des remarques diffusées sur Le projet, qu’il avait « invité le chef du département, l’a amené dans mon bureau et l’a renvoyé, histoire de lui rappeler d’où part l’autorité. Et puis j’ai eu beaucoup plus de sens sur le reste d’entre eux. Ils étaient super. » Joyce imitait ainsi John Howard, qui avait licencié six secrétaires en 1996, et présageait les cinq limogeages de Scott Morrison en 2019.
Ce ne sont pas les seuls exemples de négligence de la Commission APS. Bien que d’anciens commissaires de la fonction publique, dont Andrew Podger et Pierre Shergoldont fréquemment écrit et parlé de sérieuses limitations à la capacité des fonctionnaires du Commonwealth à fournir des conseils francs et sans peur, les récents rapports sur l’état du service ont ignoré la question.