Une nouvelle Diana Spencer se retrouve dans l’histoire tragique d’une impératrice autrichienne

Corsage ★★★

(M) 114 minutes

C’est l’histoire d’Elisabeth, l’épouse de l’empereur François-Joseph d’Autriche, qui a passé une grande partie de sa vie à porter des corsets de plus en plus serrés au cas où quelqu’un penserait qu’elle grossissait. Ou plutôt, c’est une fable féministe suggérée par la vie de « Sisi » – son surnom. C’est peut-être amusant, mais c’est surtout peu fiable comme biographie.

Vicky Krieps donne une performance époustouflante dans le rôle de Sisi, l’épouse rebelle de l’empereur François-Joseph d’Autriche, dans Corsage.Crédit:Félix Vratny

Un « corsage » est aussi la moitié supérieure de la robe d’une femme : c’est le sens du titre. Les corsets de Sisi sont la camisole de force qu’elle permet, dans le cadre de sa campagne pour rester belle. En 1877, elle a maintenant 40 ans, soit l’espérance de vie moyenne des femmes de son empire. Son régime alimentaire se compose en grande partie de bouillon de bœuf et de tranches d’orange. C’est une icône de la mode, célèbre pour ses coiffures élaborées, mais elle se plaint que se faire coiffer est son seul devoir officiel.

Vicky Krieps, dans une performance spectaculaire, illumine un récit plutôt pénible. Sisi passe une grande partie du film à bout de souffle; le reste, elle le passe à se languir, à pleurer, à ruminer et à se rebeller. Il y a des tentatives de suicide, de la consommation d’héroïne et beaucoup de tabagisme. Sissi fumait, ce qui était inhabituel pour une femme noble dans sa position. Le reste n’est en grande partie que supposition.

Sa vie était pleine de tristesse et de folie – mais cela courait dans sa famille (Louis II de Bavière était son cousin bien-aimé). Dans le monde germanophone, elle est un nom familier, en partie grâce à un trio de films mettant en vedette Romy Schneider. L’intention semble être d’invoquer Diana Spencer, au moins dans le sens d’une tragédie partagée. Sisi est un monarque pour notre époque, effleurant du doigt les meilleurs de Vienne.

Elisabeth de Bavière n’avait que 16 ans lorsqu’elle épousa le « FJ » terne et conservateur – qui l’aimait probablement plus qu’elle ne l’aimait. Elle lui a donné quatre enfants mais s’est ensuite largement retirée du devoir royal, préférant les longs voyages avec ses dames d’honneur. La rumeur disait qu’elle avait eu plusieurs amants. Elle était probablement anorexique et dépressive. Ici, ses enfants restants se retournent contre elle et son mari (Florian Teichtmeister) est en froid.

Le rythme du film est glacial ; le style, refoulé mais somptueux. Les réglages nous impressionnent, mais pas elle. Marie Kreutzer, scénariste/réalisatrice viennoise, s’ennuie du simple fait. Elle nous livre des anachronismes délibérés – un tracteur, un téléphone, des fils électriques, le cinéma avant son invention – pour nous avertir qu’il s’agit de rêverie, pas de reportage.