Enquête pour garder secrets les noms des fonctionnaires

Douze fonctionnaires du gouvernement impliqués dans le désastre de la dette robotisée ont enfreint les règles de la fonction publique près de 100 fois, mais seulement deux ont été identifiés lors de l'enquête finale sur le programme illégal de récupération des aides sociales.

Deux anciens chefs de département des services sociaux, dont la vice-chancelière de l'Université Charles Sturt, la professeure Renee Leon, et l'ancienne mandarine Kathryn Campbell, ont été nommés et reconnus coupables d'avoir enfreint le code de la fonction publique une douzaine de fois chacun dans le rapport publié vendredi.

L'ancienne secrétaire du ministère des Services sociaux, Kathryn Campbell.Crédit: Monique Westermann

Ce projet de l'époque de la coalition, supervisé par des ministres comme Scott Morrison et Alan Tudge, a permis d'instaurer des dettes automatiques pour les bénéficiaires de la sécurité sociale sur la base de calculs illégaux, traumatisant certains bénéficiaires. Le scandale politique qui en a résulté a abouti à la création d'une commission royale.

L'an dernier, la Commission nationale anti-corruption a refusé d'enquêter sur les conclusions de la commission royale, préférant renvoyer l'affaire à l'organisme de surveillance de la fonction publique. Une partie du rapport de la commission qui nomme les fonctionnaires impliqués reste secrète, ce qui conduit les défenseurs de la cause à affirmer que les fonctionnaires s'en tireraient malgré leurs manquements.

La Commission australienne de la fonction publique a constaté que Campbell, qui a dirigé des départements impliqués dans la dette robotisée de 2011 à 2021, n'a pas répondu aux plaintes des lanceurs d'alerte, n'a pas enquêté sur les problèmes juridiques et n'a pas informé son ministre des problèmes liés au système. Elle a été blanchie d'autres allégations, notamment d'avoir induit en erreur le cabinet, d'avoir donné des conseils juridiques et d'avoir manqué à ses obligations.

La commission de la fonction publique a constaté que Léon n'avait pas informé rapidement son ministre et ses collègues de l'avis juridique montrant que la méthode de calcul des dettes du régime était défectueuse, et n'avait pas cessé de l'utiliser rapidement.

L'ancienne secrétaire du département, Renee Leon, comparaîtra devant la commission royale sur la dette robotisée en 2023.

L'ancienne secrétaire du département, Renee Leon, comparaîtra devant la commission royale sur la dette robotisée en 2023.

Leon a déclaré devant la commission royale qu'elle avait elle-même mis fin au projet de dette robotisée face à la défiance du ministre après avoir reçu des conseils montrant que c'était illégal. Elle a suggéré à la commission que le fait de donner des conseils francs et sans crainte au gouvernement lui avait finalement coûté son poste de secrétaire du ministère des Services sociaux, qu'elle a occupé de 2017 à 2020.

Leon a déclaré vendredi qu'elle était déçue des conclusions de l'APSC et qu'elle maintenait ses actes.