DANSE
Le Rêve / Marguerite et Armand
Opéra Théâtre Joan Sutherland, 10 novembre
Jusqu’au 25 novembre
Commenté par CHANTAL NGUYEN
★★★★
Si tu as aimé Une jolie femme ou Moulin Rougetu devrais voir leur élégant cousin de ballet : Marguerite et Armand.
Créé par le célèbre chorégraphe anglais Sir Frederick Ashton en 1963, il était à l’origine un véhicule pour le couple légendaire du sang chaud Rudolf Noureev et de l’éternellement gracieuse Dame Margot Fonteyn, elle en courtisane âgée raffinée, lui en jeune amant fringant. Leur partenariat entre le feu et la glace était si célèbre que peu de danseurs osaient s’y lancer. Marguerite et Armand jusqu’en 2000, lorsque la française Sylvie Guillem s’approprie le rôle.
L’Australian Ballet a fait venir Guillem en tant qu’entraîneur invité pour cette production. La soirée d’ouverture mettait en vedette la très appréciée Amy Harris dans le rôle de Marguerite, interprétant sa saison du chant du cygne après 22 ans dans la compagnie. J’ai apprécié chaque performance de Harris que j’ai vue et j’espère que le public profitera de l’occasion pour apprécier sa danse une dernière fois.
Le Rêve, ce sont des forêts enchantées, une confusion au clair de lune et des fées en tulle aquarelle.Crédit: James Brickwood
Doté d’un talent théâtral toujours doué, la maturité artistique et la sincérité de Harris portent cette histoire tragique et sobre avec une élégance et une chaleur sincères. Elle a une bonne alchimie avec Armand de Nathan Brook, qui a fière allure avec ses lignes longues et épurées et son élégance sans effort. J’aurais aimé plus de stabilité dans ses premiers tours, et son chagrin final est un peu étrangement rythmé, mais les deux devraient s’installer au fur et à mesure que la saison avance.
Le jeu magistral du piano d’Andrew Dunlop fait également chanter ce ballet.
Vient ensuite Le rêvela version ludique d’Ashton Le Songe d’une nuit d’été: toutes les forêts enchantées, la confusion au clair de lune et les fées en tulle aquarelle. C’est magnifique à regarder, mais aussi extrêmement drôle, caractéristique de l’amour d’Ashton pour les relations et l’humour. Il y a un peu de désordre dans les lignes féeriques du corps de ballet d’ouverture, mais les solos et les ensembles mettent en valeur le ballet australien dans toute sa splendeur chaleureuse et pleine d’esprit.