Un mécanisme de sauvegarde aidera l’Australie à atteindre ses objectifs climatiques

Le deuxième risque est que les entreprises choisissent de continuer à acheter des compensations plutôt que d’ajuster leurs opérations pour réduire leurs émissions. Ce risque est réel, mais les inquiétudes sont exagérées. Les compensations deviendront de plus en plus rares et de plus en plus chères au fil du temps. Une entreprise qui emprunte cette voie découvrirait rapidement qu’elle s’est engagée pour une perte perpétuelle et croissante de bénéfices. Et c’est un problème de carbone : ils ne peuvent pas arrêter d’acheter des compensations parce qu’ils ne seront pas compétitifs avec d’autres entreprises à faible émission de carbone, mais plus ils continueront à compenser, moins ils seront compétitifs.

Le gouvernement devrait-il donc imposer une limite à l’utilisation des compensations? Certaines entreprises n’ont véritablement d’autre choix que de compenser : elles attendent que des technologies plus propres soient développées. De plus, il pourrait y avoir des sources moins coûteuses de réduction des émissions dans des secteurs de l’économie en dehors de la sauvegarde. Pourquoi ne pas faire des choses rapides, faciles et bon marché pendant que nous attendons que la nouvelle technologie se répande ? Et s’il y a vraiment des entreprises paresseuses qui paieront simplement pour compenser pour toujours plutôt que d’ajuster leurs opérations, les actionnaires poseront bientôt des questions pointues sur où sont leurs bénéfices.

Rien de tout cela ne veut dire que la sauvegarde est parfaite. Aucune entreprise ne paiera pour les dommages qu’elle a déjà infligés au climat, ni ne paiera le coût total de toutes ses émissions. Mais actuellement, les émissions industrielles augmentent. Les deux camps politiques ont exclu les taxes sur le carbone ou l’échange de droits d’émission. Le coût ne devrait pas entièrement incomber aux contribuables, surtout pas à une époque de hausse de l’inflation et de déficits budgétaires élevés. La réforme de la sauvegarde obligera le secteur industriel à entamer sa transformation de plusieurs décennies pour prospérer dans une économie mondiale nette zéro.

À ce jour, l’Australie a atteint ses objectifs d’émissions en évitant le défrichage et en assainissant le secteur de l’électricité. Le fardeau du premier a été porté par les agriculteurs, le second a été payé par vous et moi grâce à nos factures d’électricité et nos systèmes solaires sur les toits. Il est temps que le secteur industriel fasse sa part, et la sauvegarde est l’outil dont nous disposons.