La voix au parlement n’est ni révolutionnaire ni menaçante. Pourquoi Peter Dutton et la Coalition s’opposent-ils à ce modeste changement ?

Une coalition paternaliste pense qu’elle sait mieux que les peuples autochtones d’Australie ce qui est le mieux pour eux, perpétuant notre long héritage néocolonial de gouvernance exclusive.

Il a rejeté la composante fédérale proposée d’une voix des Premières Nations au parlement, qui est soutenue par de vastes consultations autochtones à partir de la base et, selon des sondages d’opinion, par une majorité du peuple australien. Il a aussi la phobie d’une Voix qui fait des représentations non seulement au parlement mais aussi à l’exécutif.

The Voice n’est ni révolutionnaire ni menaçant. Alors, pourquoi la Coalition s’oppose-t-elle à ce modeste changement ?Crédit: Alex Ellinghausen

La position de la Coalition est un affront au droit humain autochtone à l’autodétermination en vertu du droit international, qui sous-tend tout le processus de reconnaissance constitutionnelle et de réconciliation. Depuis 2007, l’Australie soutient la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en tant qu’expression de normes mondiales. L’importance de la Déclaration des Nations Unies a été reconnu par la Haute Cour.

L’article 18 reconnaît le droit des autochtones à « participer à la prise de décisions sur les questions qui affecteraient leurs droits, par l’intermédiaire de représentants choisis par eux-mêmes conformément à leurs propres procédures ». L’article 19 oblige l’Australie à consulter les institutions représentatives autochtones avant d’adopter des «mesures législatives ou administratives» qui affectent leurs peuples.

Ces droits englobent nécessairement tous les niveaux de prise de décision gouvernementale dans notre fédération, ainsi que les décisions parlementaires et exécutives. Ils reconnaissent également que les peuples autochtones devraient diriger la conception de leurs propres institutions représentatives, y compris tout mélange de composantes locales, régionales et fédérales, et la sélection des représentants eux-mêmes.

Ces droits ne créent pas d’inégalité ni de discrimination entre les peuples autochtones et les autres Australiens. Le droit international reconnaît simplement que l’identité collective distinctive des peuples autochtones et leur histoire de graves désavantages justifient de prendre des mesures pour s’assurer que leurs points de vue et leurs intérêts sont correctement entendus par nos institutions politiques dominantes.

Les inquiétudes des conservateurs au sujet de la Voix se trompent gravement. The Voice est une réforme prudente. Elle se limite à faire des représentations sur des « questions relatives » aux peuples autochtones, directement ou indirectement. Même si cela englobe un large éventail de questions, c’est positif. Expérience et Des études montrent que les résultats des politiques pour les peuples autochtones s’améliorent lorsqu’ils ont leur mot à dire dans les décisions qui affectent leur vie, en particulier lorsque les gouvernements ne connaissent pas ou ne reflètent pas adéquatement leurs intérêts. Si les représentations s’écartent des préoccupations autochtones, leur poids politique diminue d’autant.

The Voice n’est ni révolutionnaire ni menaçant. Les représentations sont uniquement consultatives et non contraignantes, de sorte que ni la suprématie parlementaire ni la liberté d’action de l’exécutif ne sont entravées. Tout au plus, la Voix crée une convention politique selon laquelle les points de vue autochtones faisant autorité seront pris au sérieux.