Moins visible – mais plus important – a été la baisse de la capacité de l'Australie à gérer efficacement la migration. En 1996, le gouvernement Howard a aboli le Bureau of Immigration, Multicultural and Population Research, qui avait fourni une analyse indépendante et fondée sur des preuves. Les gouvernements de la coalition ultérieurs ont remplacé le département de l'immigration par un nouveau département des affaires intérieures, fragmentant davantage l'élaboration des politiques. Les fonctions clés telles que la conformité au visa ont été réduites ou supprimées, permettant une mauvaise utilisation généralisée du système de visa.
Ces changements ont affaibli la capacité de l'Australie à planifier et à gérer la migration. Le système dépend désormais des universités et des examens temporaires pour obtenir des conseils plutôt qu'une institution permanente avec une expertise dédiée.
Le programme de migration de l'Australie a longtemps équilibré les objectifs humanitaires et économiques et est souvent considéré comme l'un des plus efficaces au monde. Sa crédibilité dépend cependant de la gouvernance solide. Le rétablissement d'un organisme de recherche de migration indépendant permanent – en s'appuyant sur les leçons de l'ancien bureau – renforcerait la confiance du public et fournirait une analyse cohérente et non partisane pour guider la politique et le débat.
L'argument actuel «Big Australia» reflète des préoccupations plus larges concernant la croissance démographique, le logement et le changement économique. Ce sont des problèmes légitimes, mais ils doivent être traités par des preuves, pas des slogans. La reconstruction d'une base fondée sur des preuves pour la politique de migration aiderait l'Australie à aller au-delà des idées fausses et à gérer la croissance démographique avec prévoyance et intégrité.