Mais la maternité a été ma principale préoccupation au cours des 18 dernières années. Il faut un certain temps pour s'adapter, nettoyer ou ranger correctement les objets du passé, comme les vieux dessins et peintures de mes enfants. Un jour, mes enfants pourraient avoir des enfants et me poseront des questions sur leurs premiers mots et si j'ai un de leurs premiers travaux, et j'espère que, quelque part, je le ferai.
Ainsi, ce tiroir du salon, rempli de stylos, de piles et de morceaux de jeux de géométrie, n’est pas vraiment un tiroir de trucs. C'est un portail qui me relie aux 13 années de scolarité de mes enfants, une époque où j'étais grandement nécessaire et où je pouvais au moins garantir que, quels que soient les défis qui pourraient survenir au cours de l'année, les enfants commenceraient avec tout ce dont ils avaient besoin dans leur trousse. Ce tiroir me ramène, très loin, à l'époque où les enfants commençaient à écrire au cours de leur première année d'école. Leurs récits du week-end, rédigés chaque lundi matin avec une orthographe improvisée, sont aussi importants que la pierre de Rosette pour décoder leurs premières ruminations sur la vie tout en offrant parfois un aperçu trop approfondi de la vie familiale à leurs professeurs.
Les stylos s'en vont, promis. Je ne tergiverse pas et n'essaie pas de vous distraire pendant que vous planez, à la manière de Marie Kondo, au-dessus de mon épaule. C'est juste que vider le tiroir semble être une acceptation que quelque chose est fini, que la vie continue, une reconnaissance que le bourdonnement de l'école s'estompe.
Et je ne suis pas prêt. Vais-je manquer l'agitation, les départs matinaux, le sentiment que je pourrais peut-être aider ? Je pense que oui. Et qu'est-ce qui remplira le tiroir vide ? Je ne sais pas encore.