La nomination de nouveaux membres du conseil d’administration reconnaît que les entreprises sont organiques et dynamiques. Les compétences nécessaires il y a 20 ou même 10 ans ne sont pas nécessairement celles nécessaires aujourd’hui, alors que l’environnement extérieur évolue rapidement.
Les entreprises modernes doivent s’adapter à un monde dans lequel elles doivent disposer d’un permis social pour opérer.
Rio Tinto aurait-il scandalisé le monde en faisant exploser les anciennes grottes des gorges de Juukan si ses dirigeants avaient été sensibles aux responsabilités sociales et à l’importance culturelle des peuples des Premières Nations et de leur patrimoine si un propriétaire traditionnel avait été autour de la table du conseil d’administration ?
Le conseil d’administration de l’AMP aurait-il promu un cadre supérieur, Boe Pahari, après qu’il ait été accusé de harcèlement sexuel si l’un des administrateurs avait pleinement apprécié le revers sociétal de cette décision ?
Qantas aurait-elle continué à contrarier ses clients si l’un des membres de son conseil d’administration avait apprécié les dommages causés à sa marque ?
Il ne suffit plus d’inscrire un avocat d’entreprise, un banquier d’investissement et quelques cadres à la retraite au conseil d’administration et de supposer que les bases sont couvertes.
Par exemple, les conseils d’administration doivent avoir beaucoup plus de diversité – pas seulement en termes de genre mais aussi dans les domaines d’expertise.
Au cours des 20 dernières années, les entreprises ont de plus en plus compris que l’augmentation du nombre de femmes autour des conseils d’administration était ce que souhaitaient les actionnaires. Mais trop souvent, elles ont puisé dans un petit bassin de talents féminins pour cocher la case diversité des genres plutôt que de trouver l’ensemble des compétences appropriées.
Une poignée d’administrateurs totalement engagés dans la transition verte devraient être obligatoires – les risques de se tromper dans l’équation carbone sont énormes. Optus, Medibank et bien d’autres peuvent témoigner de l’avantage qu’il aurait été d’avoir un directeur possédant une compréhension pratique de la cybersécurité.
Il devrait également y avoir, par exemple, des technologues au conseil d’administration de toute grande entreprise pour superviser la manière dont l’IA générative va changer la nature de l’entreprise.
Mais pour évoluer en tant que conseil d’administration et injecter de nouvelles compétences, il faut augmenter le taux de désabonnement des administrateurs.
Livingstone ne suggère pas une révolution de la gouvernance. Au contraire, elle aborde la nécessité de changer de conseil d’administration en tant que scientifique avec une analyse médico-légale et sans émotion.
Tout ce qu’elle dit, dans le discours qu’elle a prononcé mercredi devant l’Institut australien des administrateurs d’entreprises, c’est qu’une conversation doit avoir lieu.
Le lancement de cette discussion, en particulier par quelqu’un d’aussi réputé que Livingstone, se fait attendre depuis longtemps.
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