Transfusion ★★★½
(MA 15+) 106 minutes
De retour dans le monde après une tournée en Irak, deux retraités des forces spéciales se réunissent pour gagner de l’argent rapidement et salement. C’est un plan d’une phrase pour Transfusionle premier long métrage de l’acteur Matt Nable, mais le film est plus qu’il n’y paraît.
Sam Worthington joue dans Transfusion.Le crédit:
Nable, qui a joué au rugby à XIII pour Manly-Warringah et South Sydney dans les années 1990, nous offre une histoire riche en nuances et en ironie. Le père de Nable était militaire. Tom Keneally aurait encadré le jeune joueur de Manly. Transfusion est en un sens un film sur deux ronin – les samouraïs apatrides de la légende japonaise. Que font les hommes formés à la violence une fois qu’ils ne sont plus autorisés à utiliser leur formation ?
Une séquence de nuit pré-crédit dépeint un raid sur un avant-poste irakien. Sam Worthington, en tant que tireur d’élite SAS Ryan Logan, abat plusieurs hommes avant d’être lui-même blessé. Nable, en tant que son commandant Johnny, lui assure qu’il survivra. Un an ou deux plus tard, de retour à Sydney, Logan et sa femme (Phoebe Tonkin) attendent une fille. Leur fils Billy (bien joué à huit ans par Gilbert Bradman) s’interroge sur la masculinité. Lors d’un voyage de chasse avec son père, le garçon refuse de tuer un cerf. Son père lui dit que refuser le fusil demandait du courage.
Pour des raisons qui doivent rester obscures, Logan accepte une offre quelques années plus tard pour aider Johnny avec quelque chose d’illégal. « Entrée et sortie, zéro rounds », lui assure Johnny. Bien sûr, ça ne se joue pas comme ça.
![Sam Worthington et Matt Nable incarnent deux hommes entraînés à la violence.](https://www.goaustralie.com/wp-content/uploads/2023/01/1672847988_366_il-y-a-de-la-violence-et-des-armes-a.jpeg)
Sam Worthington et Matt Nable incarnent deux hommes entraînés à la violence. Le crédit:Stan
Nable a également écrit le scénario. Worthington a le rôle principal mais la relation entre les hommes est la partie engageante, car Nable nous offre deux personnages à des points différents sur le spectre du SSPT. On essaie de s’oublier, de s’effacer et de se pardonner ; l’autre est bien au-delà, sans chemin de retour. « Je n’ai pas de boussole morale », dit Johnny, souriant comme s’il souhaitait mourir. Entre ces deux-là se trouve le garçon Billy, maintenant âgé d’environ 16 ans (et joué par Edward Carmody), qui est hors des rails, à la recherche de conseils.
Si le script a plus de profondeur qu’un acteur ordinaire, c’est en partie à cause de la performance intense de Worthington et en partie parce que la direction de Nable est confiante et prudente. Il sait exactement ce qu’il faut laisser de côté – ce qui fait avancer les choses – et il prend soin de maintenir sa crédibilité. Il y a trois temporalités distinctes, l’action papillonnant entre elles sans confusion : les coupes de cheveux nous disent où nous en sommes.