L'AFP abandonne l'enquête pour corruption transnationale sur un mineur australien

Lorsque l’AFP a annoncé en 2016 qu’elle enquêtait sur les allégations de corruption transnationale, les militants locaux étaient ravis, convaincus que la police australienne disposait des ressources nécessaires pour examiner l’affaire, porter des accusations et rendre justice.

Mais le directeur général de Transparency International Australie, Clancy Moore, n'est pas surpris que l'enquête se retrouve dans une impasse. Il s’agit simplement de la dernière allégation, a-t-il dit, qui a été mise dans le panier trop dur.

« Il est dommage que l'AFP ait dû abandonner l'enquête car au cours des 20 dernières années, trop d'allégations de corruption transnationale par des entreprises australiennes n'ont pas fait l'objet d'enquêtes, ont été jetées dans le panier trop dur ou ont simplement été rejetées devant les tribunaux. » » dit Moore.

Il espère que les nouvelles lois australiennes sur la corruption transnationale, entrées en vigueur ce mois-ci, permettront enfin à la police d'enquêter et de poursuivre plus facilement les affaires. Dans le cadre du nouveau régime, les entreprises et les dirigeants qui ne parviennent pas à empêcher une infraction pourraient être inculpés même s'il ne peut être prouvé qu'ils étaient au courant de pots-de-vin.

L'OCDE a mis en garde à plusieurs reprises contre l'incapacité de l'Australie à appliquer et à punir correctement la corruption d'agents publics étrangers. L'AFP a déclaré au Parlement fédéral que les enquêtes sur la corruption transnationale étaient souvent entravées par une série de facteurs, notamment des structures d'entreprise complexes, et compliquées en raison des difficultés à obtenir des preuves du pays dans lequel le crime présumé avait eu lieu.

En 2019, l'AFP avait abandonné une enquête sur un paiement de 200 000 $ de Tabcorp à la famille du Premier ministre cambodgien, estimant qu'il n'était pas possible d'obtenir les preuves nécessaires à une poursuite pénale.

Le procès contre Leighton Holdings, accusé d'avoir versé des millions de dollars de pots-de-vin pour remporter des contrats avec le gouvernement irakien en 2010 et 2011, n'a toujours pas été résolu.

Le directeur exécutif de l'organisation de la société civile congolaise Sassoufit Collective, Andrea Ngombet, s'est dit profondément préoccupé par l'abandon de l'affaire.

«La décision de la police fédérale australienne d'abandonner l'enquête ne porte pas atteinte à la sécurité des citoyens australiens, elle s'exprime haut et fort : 'Ne craignez rien, kleptocrates du monde, vous êtes en sécurité ici.' L'Australie est ouverte à la corruption », a déclaré Ngombet.

« Nous exhortons le public… à soutenir nos efforts en faveur de la réouverture de l'enquête. La justice, la pleine responsabilité et la transparence ne sont pas négociables.

Samuel Nguiffo, avocat camerounais et directeur du Centre pour l'environnement et le développement de Yaoundé, a déclaré que les habitants avaient placé une grande confiance dans l'enquête menée par l'AFP pour comprendre ce qui s'était passé lors de l'attribution du contrat.

« Nous sommes encore en train de construire le secteur minier, il est donc très important pour nous de connaître la vérité », a déclaré Nguiffo. « Cela contribuera à améliorer les opérations futures. Lorsque les contrats miniers sont signés, ils le sont pour 25 à 30 ans, il vaut donc mieux que les choses soient réglées dès le début afin que les générations ne souffrent pas de mauvaises décisions.

Sundance, qui a été contraint de se retirer de la bourse australienne en 2021 après avoir été incapable de respecter les règles de cotation, est impliqué dans un litige avec le Cameroun et la République du Congo au sujet du projet sidérurgique de Mbalam-Nabeba.

Elle réclame 8,8 milliards de dollars de dommages et intérêts pour des accusations selon lesquelles les pays d'Afrique centrale auraient violé des contrats en révoquant le permis de Sundance et en l'accordant à des investisseurs chinois.

Le mineur basé à Perth a conclu un accord avec le Congo en juillet, mais son combat avec le Cameroun reste toujours d'actualité. Il a été contacté pour commentaires.