Au moment de la réforme, les agences de sécurité intérieure compétentes étaient dispersées au sein du gouvernement : notamment l'AFP et l'ASIO au sein du ministère public, la police des frontières et les douanes au sein de l'immigration, la lutte contre le terrorisme et la cybersécurité au sein du Premier ministre et du Cabinet, et la sécurité des transports au sein des infrastructures, entre autres.
Si certains de mes collègues, notamment George, appréhendaient la nomination de Dutton, certaines agences qui devaient intégrer le nouveau ministère étaient horrifiées à l’idée de travailler avec Pezzullo. Si j’avais, par exemple, nommé Greg Moriarty, mon chef de cabinet de l’époque et actuel secrétaire du ministère de la Défense, à la tête du nouveau ministère de l’Intérieur, il n’y aurait eu que très peu d’opposition bureaucratique.
Avec Pezzullo, j’ai été confronté à un choix peu enviable. Il était certainement bien placé pour réunir le nouveau super département et il croyait en ce concept. D’un autre côté, ses faibles compétences interpersonnelles constituaient un obstacle majeur au rapprochement des agences et je l’ai conseillé à plusieurs reprises sur ce point.
Je pense que la logique de la réforme reste la bonne. Certes, il est maladroit de confier à un premier magistrat la responsabilité d'administrer les agences de sécurité et de les obliger à rendre des comptes. Cela ne correspond pas exactement au modèle du ministère de l'Intérieur. Mais cela correspond peut-être à ma vision puriste du rôle du procureur général.