Shehan Karunatilaka, lauréat du prix Booker, sur l’écriture d’une bonne scène de sexe

RELIGION

Dans Sept lunes, Maali se considère comme un athée apolitique qui est racialement indifférent. Et toi? J’ai été élevé comme bouddhiste cinghalais, donc je suis majoritaire. Mais le « bouddhiste cinghalais » est une invention politique. Il n’y a rien comme ça; il y a le bouddhisme et il y a la langue cinghalaise. J’ai aussi fréquenté une école anglicane. Ces jours-ci, j’ai une application qui m’aide à méditer et, dans les bons jours, je fais du yoga. Donc je suppose que je peux me mettre dans le camp d’être bouddhiste. Mais je ne fais pas les rituels et je ne vais pas au temple. Ce n’est pas un secret : je partage beaucoup des croyances de Maali, telles que : « Comment peut-il y avoir justice alors que nous avons vu tout cela se produire ? » Peut-être que je ne suis pas aussi idéaliste que lui : il croit qu’il y a de l’espoir et que les actions d’une seule personne peuvent changer les choses, alors que je suis plutôt un fainéant de la génération X. Je ne suis pas tout à fait Maali, mais je ne suis pas non plus à un million de lunes de lui.

Selon vous, que se passe-t-il après notre mort ? Eh bien, j’ai écrit un livre [The Seven Moons] à propos de l’au-delà ! J’ai lu les textes religieux, les philosophes, les expériences de mort imminente, les neurologues. Le fait est que personne ne le sait. C’est ce que nous savons : personne ne le sait. Et c’est la chose à laquelle je m’accroche. Chrétienne de ma femme; ma famille et la sienne, nous avons nos croyances religieuses et nos enfants y sont exposés. Mais je leur parle aussi de la philosophie du « personne ne sait ». Que se passe-t-il après notre mort ? J’aimerais être surpris, mais je ne pense pas que je le serai.

Avez-vous des rituels ou des superstitions quand il s’agit de vous asseoir pour écrire ? Je ne suis pas sûr que ce soient des rituels. J’allume une bougie, ajuste l’éclairage, sélectionne la musique, crée l’ambiance. C’est comme ça que je perds la première heure. Le rituel le plus important commence tôt : tout se passe dans les deux premières heures. Après cela, les enfants se réveillent, Facebook se réveille, le téléphone commence à sonner. Mais avoir cet endroit où personne ne va te parler… Parfois je griffonne, parfois je tape, parfois je prends des notes, parfois je lis. Mais je me présente, tous les jours.