Les actions des sociétés dont les bénéfices sont étroitement liés à la vigueur de l'économie ont subi les plus fortes baisses à Wall Street. Les valeurs énergétiques du S&P 500 ont ainsi chuté de 2,6 %, tandis que les sociétés industrielles de l'indice ont perdu 1,8 %.
Les petites valeurs de l'indice Russell 2000 ont chuté de 3%. Elles avaient grimpé plus haut que le reste du marché le mois dernier, dans l'espoir que l'économie resterait solide malgré la baisse des taux d'intérêt, un cocktail puissant pour elles.
Les faibles chiffres économiques augmentent les enjeux pour un rapport sur l'emploi déjà très attendu, qui paraîtra vendredi. Les économistes s'attendent à ce qu'il fasse état d'un léger ralentissement des embauches aux Etats-Unis le mois dernier, et Wall Street espère un chiffre de type Boucle d'or, qui ne soit ni trop élevé au point d'exercer une pression à la hausse sur l'inflation, ni trop froid au point d'aggraver les craintes d'une éventuelle récession.
Les traders sont en grande partie convaincus que la Réserve fédérale va abaisser son principal taux d'intérêt en septembre. La seule question qui se pose pour eux est de savoir combien de fois elle va procéder à des baisses cette année et l'année prochaine.Crédit: AP
Mais les chiffres pourraient être faussés par les effets de l'ouragan Beryl, prévient Kevin Khang, économiste international senior chez Vanguard. Cela pourrait se traduire par des chiffres globaux pires que ne le suggèrent les fondamentaux sous-jacents.
L'indice S&P 500 aurait pu chuter encore davantage jeudi sans Meta Platforms. L'entreprise à l'origine de Facebook et Instagram a grimpé de 4,8 % après avoir annoncé des bénéfices et des revenus pour le dernier trimestre qui ont dépassé les attentes des analystes.
L’incertitude était grande avant la publication de son rapport, après que d’autres membres du groupe très influent d’actions connu sous le nom de « Magnificent Seven » aient déçu les investisseurs. Cette poignée de valeurs technologiques a propulsé le S&P 500 vers des dizaines de records cette année, en partie grâce à la frénésie autour de la technologie de l’intelligence artificielle. Mais leur élan a changé le mois dernier, car les investisseurs craignaient que leurs prix ne soient trop élevés et que les attentes concernant leurs gains de bénéfices soient devenues trop difficiles à satisfaire.
D'autres entreprises technologiques ont reçu un accueil moins favorable de la part des investisseurs. ARM Holdings a ainsi enregistré des bénéfices et des revenus supérieurs aux attentes au dernier trimestre. Mais ses actions cotées aux Etats-Unis ont néanmoins chuté de 15,7 %. Le fabricant britannique de puces électroniques n'a pas revu à la hausse ses prévisions de revenus et de bénéfices pour cet exercice, malgré ses bons résultats.
Apple a annoncé jeudi que la croissance de ses revenus serait stable d'un trimestre à l'autre au cours de la période juillet-septembre, après avoir fait état de ventes d'iPhone supérieures aux objectifs de Wall Street et de ventes en Chine inférieures aux objectifs.
Les actions de la société ont augmenté et ont baissé de 1 % lors des échanges prolongés.
Ses ventes ont atteint 85,78 milliards de dollars au cours des trois mois clos le 29 juin, dépassant les 84,53 milliards de dollars estimés par les analystes, selon les données de LSEG. Son chiffre d'affaires avait diminué au cours des trois premiers mois de l'année.
Amazon.com a annoncé un bénéfice inférieur aux estimations des analystes, en raison d'une augmentation de ses dépenses pour répondre à la demande de services d'intelligence artificielle. L'action est en baisse de 5 % après la clôture.
Le bénéfice d'exploitation devrait s'établir entre 11,5 et 15 milliards de dollars pour la période se terminant en septembre, a indiqué jeudi la société dans un communiqué. Les analystes tablaient en moyenne sur 15,7 milliards de dollars. Les ventes du troisième trimestre devraient s'établir entre 154 et 158,5 milliards de dollars, soit une croissance comprise entre 8 et 11 pour cent, contre une estimation moyenne de 158,4 milliards de dollars.
Sur le marché obligataire, le rendement du Trésor à 10 ans a chuté à 3,97% contre 4,04% mercredi soir et 4,70% en avril.
Les traders sont tous d'accord sur le fait que la Réserve fédérale va abaisser son principal taux d'intérêt en septembre. La seule question est de savoir combien de fois elle compte procéder à des baisses cette année et l'année prochaine.
De l'autre côté de l'Atlantique, la Banque d'Angleterre a abaissé ses taux d'intérêt pour la première fois depuis le début de la pandémie de COVID-19 début 2020. Le FTSE 100 de Londres a chuté de 1 % après avoir effacé un gain antérieur, et les indices boursiers étaient également plus faibles dans une grande partie de l'Europe et de l'Asie.
L'indice Nikkei 225 japonais a chuté de 2,5%. La veille, la Banque du Japon avait relevé ses taux d'intérêt, une mesure qui contribue à faire monter le yen face au dollar américain. De telles fluctuations peuvent nuire aux profits des exportateurs, et l'action de Toyota a chuté de 8,5% à Tokyo jeudi, malgré une hausse des bénéfices.
AP, Bloomberg, Reuters